Les conditions d’exercice de la médecine traditionnelle

29 Avr 2021 | 0 commentaires

Adulée par les uns et crains par les autres, la médecine traditionnelle est pourtant bien enracinée dans les réalités sociales béninoise. D’après l’Organisation mondiale de la santé, près de 80% de la population béninoise à recours à la médecine traditionnelle ainsi que la pharmacopée pour une large variété de pathologies. C’est donc une réalité répandue. Cependant, son exercice est encadré par les dispositions du décret n°2001-036 du 15 février 2001 qui en fixent les principes de déontologie et les conditions de son exercice. Alors, à quelles sont les conditions d’exercice de la médecine traditionnelle au Bénin ?

Qui peut exercer la médecine traditionnelle au Bénin ?

La Médecine Traditionnelle désigne la somme des connaissances aptitudes et pratiques de soins de santé reconnues et transmises d’une génération à l’autre comme contribuant à l’entretien et à l’amélioration de la santé et à intégrité des personnes. Elle contribue aussi à l’intégrité de l’interaction sur la base de la culture, de l’histoire, du patrimoine et de la conscience. Elle poursuit donc les mêmes objectifs que la médecine moderne.

Cependant, en raison de moyens auxquels elle a recours, l’exercice de la médecine traditionnelle semble s’opposer à la médecine moderne. En effet, la médecine traditionnelle se base sur les médicaments traditionnels qui sont obtenus de plantes de plantes médicinales, d’extraits animaux et ou minéraux à partir de procédés traditionnels et présentant un intérêt thérapeutique. C’est  justement ce critère qui fonde les critères qui doivent définir le praticien de la médecine traditionnelle.

Le praticien de la Médecine Traditionnelle doit être une personne reconnue par sa collectivité d’appartenance ou d’attache comme ayant une compétence pour dispenser des soins de santé à partir des éléments tirés des règnes végétal, animal ou minéral. Spécifiquement, il doit satisfaire trois critères : la notoriété, la sédentarité et le respect des règles d’éthique traditionnelle. La première s’apprécie à travers : sa compétence reconnue par la collectivité ; les références avérées des cas traités avec succès ; le nombre et la fréquence de la clientèle ; son ancienneté et sa moralité.

La deuxième s’apprécie par rapport à la situation de la personne qui réside de façon durable ou permanente dans la localité géographique. La troisième enfin, fait obligation aux praticiens de la médecine traditionnelle d’avoir une bonne conduite sociale.

Quelles sont les conditions d’exercice ?

L’exercice de la médecine traditionnelle est subordonné à une autorisation délivrée par le ministère en charge de la santé. Pour ce faire, le praticien de la médecine traditionnelle doit être recensé et inscrit en fonction de sa ou de ses spécialités au ministère chargé de la santé. En plus, il doit être de nationalité  béninoise ou ressortissant d’un pays ayant des accords de réciprocité avec le Bénin et doit avoir subi avec succès un test de compétence qu’organise le ministère de la santé.

En outre, à l’exception des praticiens spécialisés dans le traitement des fractures, des maladies mentales et envenimations, tous les autres praticiens doivent être efficaces dans le traitement d’au moins trois maladies. Il doit également être scolarisé ou alphabétisé, à défaut il doit se faire assister d’une personne scolarisée ou alphabétisée.

Dans l’exercice de la médecine traditionnelle, le praticien doit travailler en collaboration avec le personnel de la médecine moderne. A ce titre, il est soumis aux mêmes obligations que ce dernier. Il doit faire preuve de dévouement envers tous les malades et leur porter secours sans considération de leur origine ethnique, religieuse ou politique. De même, il est tenu au secret professionnel en toute circonstance et doit s’abstenir de tout comportement qui compromettrait la profession.

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